fbpx

Le mari de Lucile García, victime de l’attentat de Liège: «Le ministre Geens n’est pas responsable
des conditions des congés pénitentiaires»

Patrick Hagelstein, policier comme sa femme, dit que les terroristes « font honte aux musulmans ». Photo cédée par P.H.

« Lucile était une femme extraordinaire, curieuse de toujours découvrir de nouvelles choses, souriante, et aimait aider les autres », son mari, Patrick Hagelstein, l’évoque dans le premier entretien accordé aux média ici, avec Salam Plan. Le jour de l’attentat, il a reçu la nouvelle de sa mort par un SMS de condoléances d’un ami.

Lucile García, « Cathy » pour les proches, est l’une des trois victimes mortelles de Benjamin Herman, le citoyen belge qui a commis l’attentat à Liège du 29 mai dernier pendant un congé pénitentiaire après avoir êté apparemment radicalisé en prison, selon l’enquête en cours. Elle était policière et travaillait dans les alentours de la zone de l’attaque avec sa collègue Soraya Belkacemi, qui a perdu sa vie aussi, tout comme l’étudiant Cyril Vangriecken.

Lucile avait lutté pour que les agents de police comme elle puissent porter une arme après les attentats à Bruxelles, où elle travaillait quand les attaques du 22 mars 2016 ont eu lieu. Aussi, après avoir perdu l’un de ses jumeaux, Axel, dans un accident de voiture, Lucile était volontaire comme personne de contact dans une association pour « aider les parents dans les moments les plus difficiles et prêter une oreille attentive ». Cette tragédie ne l’a pas empêché de continuer à participer à des rallyes automobiles avec son mari.

Patrick Hagelstein, officier de police aussi, a répondu par écrit à travers de plusieurs courriels aux questions de Salam Plan, ce site de journalisme contre la haine en Europe (publié principalement en espagnol et anglais). Il a aussi a envoyé à Salam Plan une copie de sa carte d’identité pour vérifier que c’était lui qui écrivait.  

Il parle de son épouse, du jour de la fusillade, et aussi sûr le terrorisme en Belgique, l’islamophobie, ou l’amélioration qu’il estime nécessaire dans la gestion des congés pénitentiaires.

« Il est bon que Benjamin Herman ait été abattu par mes collègues. Cela m’évitera d’avoir un jour à croiser son regard. Mais je ne nourris aucune rancœur contre sa famille »

Le ministre de la Justice, Koen Geens, lui a demandé de se réunir avec lui et M. Hagelstein veut lui présenter ses idées : « Réclamer la démission du ministre ne sert qu’à faire un symbole. Je préfère aborder des pistes de solution avec lui ». D’autre part, il estime que « Daesh a pu recruter facilement en Belgique, car notre pays, vivait un peu trop dans l’angélisme et n’affectait pas suffisamment de moyens sur ce sujet » avant les attentats de Bruxelles.

Quant à Benjamin Herman, il ne nourrit « aucune rancœur contre sa famille » mais admet qu’il se sent soulagé qu’il soit mort. Face au discours de l’extrême droite, il affirme que les terroristes comme Herman « font honte aux musulmans qui vivent leur religion pacifiquement ». Il est sûr que Lucile « Cathy » tiendrait les mêmes opinions que lui.

Lucile García, Cathy pour les proches. Photo cédée par P. Hagelstein.

LUCILE « CATHY », PRÊTE À AIDER

Comment était Lucile ? C’est quoi ce que vous a plu le plus en elle ?

Lucile était une femme extraordinaire, curieuse de toujours découvrir de nouvelles choses, souriante, et aimait aider les autres… que ça soit par un conseil ou simplement une écoute.

Elle avait aussi un tempérament de fonceuse, surtout plus jeune, et aimait les voyages à moto. Elle a été ma copilote en rallye de nombreuses années.

Ce qui me plaisait le plus en elle c’est que quand elle avait une idée en tête (un projet, un but…) elle arrivait toujours à ses fins.

Ensemble, nous partagions beaucoup de choses : la moto, le rallye automobile (bien qu’elle ait arrêté de me copiloter depuis deux ans), voyager (des petits week-ends sympas en Normandie ou à Paris, parfois plus loin, comme Rome ou Madrid…). 

« Ce qui me plaisait le plus en elle c’est que quand elle avait une idée en tête, elle arrivait toujours à ses fins. Ensemble, nous partagions beaucoup de choses : la moto, le rallye automobile, voyager »

Elle était d’origine espagnol, n’est-ce pas?

Née en France, à Grande-Synthe, le 01/04/64, là où son papa avait à l’époque trouvé du travail, elle a cependant grandi en Belgique. Ses parents avaient trouvé une meilleure place en région liégeoise, toujours dans l’acier. Ils sont originaires d’un village du nord de l’Espagne nommé Castrillón (Asturies). 

Elle avait entrepris les démarches pour garder la double nationalité. Elle était donc titulaire d’un passeport espagnol et était très attachée à son pays d’origine, en particulier les Asturies.

Lucile aimait la ville de San Sebastian (Espagne). Photo cédée par P. Hagelstein

Qu’est-ce qu’elle faisait dans l’association de victimes de la route où elle était volontaire après avoir perdu l’un de ses enfants dans un accident ?

Il y a dix ans, Lucile a perdu un enfant (elle avait des jumeaux, celui restant -Boris- étant âgé maintenant de 31 ans). Son fils Axel s’est tué dans un accident de voiture en la périphérie liégeoise. Cela a brisé sa vie, il est anormal d’enterrer un de ses enfants.

« Elle a perdu un enfant dans un accident de voiture. Cela a brisé sa vie. Depuis, elle militait pour une meilleure prise en charge des victimes d’accident de la route et elle aidait les parents »

Depuis, elle militait pour une meilleure prise en charge des victimes et des proches de victimes d’accident de la route. Elle était « personne de contact » dans la région liégeoise pour l’association Parents d’Enfants Victimes de la Route (PEVR). Ce travail consiste à aider les parents dans les moments les plus difficiles, à prêter une oreille attentive à ceux qui restent après le décès d’un enfant.

C’est aussi pour cela qu’elle s’était impliquée à la Police dans la partie « circulation ». Elle a travaillé huit ans à Bruxelles dans le service « Intervention Trafic ».

Est-ce que vous vous êtes connus en travaillant à la Police ?

Nous nous sommes connus il y a 21 ans maintenant. Nous habitions le même village et son compagnon de l’époque était mon médecin de famille… Les choses étant ce qu’elles sont, une liaison est née, difficile au début : elle avait toujours ses jumeaux chez elle et moi j’étais également père de trois jeunes enfants… Finalement, en 2003, nous avons décidé de vivre ensemble et le 24 avril 2004, nous nous sommes mariés.

Lucile García et Patrick Hagelstein. Photo cédée par P. Hagelstein

LE JOUR DE L’ATTENTAT UN SMS DE CONDOLÉANCE DONNE LA NOUVELLE

Étiez-vous au travail le jour de l’attaque ? Comment avez-vous vécu ce jour ?

J’étais à Liège mais je donnais cours à l’Ecole de Police. Je n’étais donc pas en service policier.

J’ai reçu l’info [sur l’attaque] sur mon smartphone [par une application d’un moyen de communication] et je me suis immédiatement inquiété, car l’attentat avait eu lieu à proximité de l’endroit où Lucile se trouvait lorsque je l’ai eue la dernière fois au téléphone, à 10:20 heures. 

L’attentat avait eu lieu à 10:30 heures mais je n’ai reçu l’information qu’environ une heure plus tard.

J’ai mis fin au cours et j’ai tenté de la joindre, elle et sa collègue Soraya, par téléphone, sans succès. Je me suis dit qu’elles étaient sans doute occupées à placer un périmètre de sécurité avec des collègues.

Vers 11 :45 heures, j’ai reçu un SMS de condoléances d’un ami qui me disait « avoir appris pour Cathy » … J’ai immédiatement téléphoné au chef de service de ma femme, qui m’a alors annoncé l’horrible nouvelle.

« J’ai reçu un SMS de condoléances d’un ami qui me disait « avoir appris pour Cathy » … J’ai immédiatement téléphoné au chef de service de ma femme, qui m’a alors annoncé l’horrible nouvelle »

Etant à moto et à 10 minutes du lieu des faits, je me suis rendu directement sur place où j’ai rejoint le mari de Soraya, qui lui était en service et était arrivé 5 minutes après le drame sur place. Il n’avait malheureusement pas son téléphone avec lui et ne connaissait pas mon numéro par coeur. Il n’a pas pu me prévenir.

Nous sommes restés de longues heures sur place avant d’avoir le droit d’aller près des corps (recouverts) et d’avoir l’occasion de toucher un bras ou une main de nos épouses. Ce moment reste profondément douloureux à évoquer.

Comment allez-vous maintenant ? Et la famille ?

Depuis l’attentat, l’absence de Lucile est très compliquée à vivre. Il m’est difficile de réaliser qu’elle ne reviendra plus… J’essaie d’être occupé un maximum, ça m’évite de trop penser.

Son fils Boris est papa d’une jeune fille de 11 ans, Lana, que je vois encore régulièrement. Nous partirons par ailleurs, elle et moi, une semaine en vacances avec un couple d’amis et leur fils. Elle me considère comme son grand-père et je la considère comme ma petite-fille. C’est une gamine adorable.

Lucile avec Alice, la petit fille de son mari, dont elle était folle. Photo cédée par P. Hagelstein

Concernant Boris en lui-même, je peux juste dire que sa mère s’occupait beaucoup de lui, même s’il n’habitait pas chez nous. C’est maintenant son père qui l’a pris en charge.

De mon côté, mon fils Simon m’a également donné récemment (le 13 avril) une petite fille prénommée Alice, dont Lucile était folle ! Elle projetait déjà de partir en vacances en emmenant la petite avec nous.

Qu’est-ce que vous pensez quant à Benjamin Herman?

Je pense qu’il est bon qu’il ait été abattu par mes collègues. Cela m’évitera d’avoir un jour à croiser son regard. Mais je ne nourris aucune rancœur contre sa famille, ses parents… qui doivent être effondrés de ce qui s’est passé.

DES CONSÉQUENCES POLITIQUES APRÈS L’ATTENTAT

Croyez-vous que le ministre de la Justice, Koen Geens, aurait dû démissionner, parce que Benjamin Herman ait commis l’attentat pendant un congé pénitentiaire ?

Personnellement je n’en voyais pas l’utilité, à part affaiblir le gouvernement. Je trouve plus productif d’essayer de trouver des solutions pour éviter que pareil drame se reproduise. Réclamer la démission du ministre ne sert qu’à faire un symbole, mais concrètement n’amène rien. Je dois le rencontrer prochainement, à sa demande, [et] je préfère aborder des pistes de solution avec lui.

J’estime que le ministre n’est pas responsable des conditions des congés pénitentiaires, ces règles ayant été établies par les gouvernements précédents.

>>> Suivez-nous sur les réseaux sociaux : Twitter et Facebook <<<

Pensez-vous que le système pénitentiaire, concrètement des permissions et des personnes avec lesquelles on se retrouvent dans des prisons, devrait être révisé ?

Il est, en effet, difficilement acceptable de lâcher en congé pénitentiaire quelqu’un qui a déjà posé des problèmes à chaque sortie en congé et que l’on sait radicalisé …

Lorsqu’un détenu doit aller chez le dentiste, on l’accompagne de deux agents pénitentiaires… Lorsqu’on lâche Herman pour aller, soi-disant, se présenter chez un employeur potentiel pour sa libération conditionnelle prochaine, on le laisse partir tout seul, sans aucun moyen de surveillance… Là il y a des choses à améliorer, tout en maintenant la possibilité pour les détenus de se réinsérer dans la société.

Croyez-vous que le bourgmestre de Liège, le gouvernement belge et le Parquet Fédéral sont en train de faire bien leur travail sur l’attaque qui a pris la vie de Lucile?

Sur l’enquête en cours, je n’ai pas beaucoup d’information, puisque le secret de l’instruction empêche le juge de communiquer. Je sais, cependant, que des devoirs sont toujours en cours afin de vérifier s’il y a d’éventuels complices ou commanditaires pour les faits. J’ai confiance dans le travail du juge d’instruction, qui est quelqu’un de méticuleux.

« J’ai confiance dans le travail du juge d’instruction, qui est quelqu’un de méticuleux »

Le bourgmestre de Liège, de son côté, en collaboration avec les responsables de la Police de Liège, envisage le contrôle des véhicules en stationnement au moyen de « scan-cars » et non plus au moyen d’agents circulant à pied. Ces changements ont un coût non négligeable, mais il y a une réelle volonté de Willy Demeyer et son chef de la Police, Christian Beaupère, de trouver des solutions.

TERRORISME EN BELGIQUE

Belgique est proportionnellement le pays d’où plus de « combattants étrangers » ont sortis pour joindre Daesh en Syrie ou Irak. Qu’est-ce qu’on a fait mal en Belgique pour avoir ce résultat ? Qu’est-ce qu’on devrait faire pour changer la situation ?

Daesh a pu recruter facilement en Belgique, car notre pays, je crois, vivait un peu trop dans l’angélisme et n’affectait pas suffisamment de moyens sur ce sujet (renseignements, sûreté de l’État, etc.)

Il est clair que depuis les attentats de Bruxelles, les choses ont évolué dans le bon sens.

Au niveau de la justice, lorsque quelqu’un est condamné pour des faits de préparation ou participation à des actes terroristes, s’il est possible de lui retirer sa nationalité belge, le tribunal prononce la déchéance de nationalité et la Belgique peut alors renvoyer le condamné dans le pays d’origine. C’est une bonne solution.

Les djihadistes belges partis combattre en Irak dans les rangs de Daesh et qui, maintenant, sont condamnés à mort en Irak veulent revenir ici pour purger leur peine, et échapper à la condamnation à mort, bien sûr. Personnellement, je ne suis pas favorable à leur retour, même si je suis contre la peine de mort. Ils ont choisi une voie (le djihad) en connaissance de cause et doivent maintenant assumer.

>>> Vous pouvez lire aussi: Le vrai sense du ‘djihad’ et comment les terroristes ne l’accomplissent pas <<<

Je suppose que Lucile et vous avez parlé sur des autres attentats en Belgique, Espagne ou dans d’autres lieux. Qu’est-ce qu’elle disait sur les attentats ? Et aviez-vous peur que cela puisse se passer à Liège et vous affecter directement ?

Nous avons bien évidemment très souvent parlé, Lucile et moi, des attentats, que ça soit en France, en Espagne ou ceux de Bruxelles. 

Jusqu’à il y a peu, les agents de police comme Lucile n’étaient pas armés d’une arme à feu. Elle avait milité pour ce changement de longs mois (elle était toujours à Bruxelles à l’époque), écrivant partout pour faire bouger les choses. Nous évoquions régulièrement la sécurité du personnel étant moi-même moniteur de tir à la Police et connaissant, donc, assez bien cette problématique. 

« Lucile et moi, nous évoquions régulièrement la sécurité du personnel, car jusqu’à il y a peu, les agents de police comme Lucile n’étaient pas armés d’une arme à feu et je suis moniteur de tir à la Police »

Nous avions conscience qu’un fait pareil pouvait arriver, même à Liège. Voici quelques années, un homme avait tiré dans la foule et lancé des grenades depuis le toit d’un fast food en plein centre de Liège, tuant et blessant plusieurs personnes. 

LA NÉCESSITÉ D’ UNE SOLUTION POUR COHABITER PACIFIQUEMENT

Qu’est-ce que vous, M. Hagelstein, pensez sur des opinions des politiciens qui font responsables les musulmans et les immigrants pour les attentats ? 

La politique belge ne rend pas les musulmans ou immigrants responsables des attentats. Certains partis sans aucun pouvoir (vu le peu de voix obtenues aux élections) semblent tenir des propos plus populistes.

Il ne faut cependant pas nier que, pour chaque attentat revendiqué par l’E.I., les auteurs se revendiquaient musulmans (comme celui qui a tué mon épouse). Là se trouve le nœud du problème : ces gens qui commettent les attentats sont pratiquement toujours de MAUVAIS musulmans qui ne respectent pas les principes de l’Islam [dans ça vie quotidienne] mais se revendiquent de l’Islam. Ils font honte aux musulmans qui vivent leur religion pacifiquement, sans nuire à quiconque.

« Les terroristes qui se revendiquent de l’Islam font honte aux musulmans qui vivent leur religion pacifiquement, sans nuire à quiconque »

J’ai plusieurs amis, dont deux très amis avec moi, qui sont musulmans… mais pacifiques. Je respecte toute religion, je n’ai pas de souci avec la religion.

Est-ce que Liège a des problèmes de cohabitation entre des différentes religions ou cultures?

A Liège, comme dans d’autres grandes villes, la cohabitation est parfois compliquée, oui … mais ceux qui créent les troubles sont des jeunes issus de la troisième ou quatrième génération… Leurs grand-parents vivaient pacifiquement parmi nous. Les mêmes problèmes se posent dans les banlieues de grandes villes françaises (Paris, Marseille, Lyon…)

Il commence à y avoir aussi des terroristes d’extrême droite de plus en plus contre les musulmans en Europe. Comment croyez-vous que cela va se dérouler ?

L’Islam et les musulmans sont de plus en plus nombreux en Europe, c’est un fait. De là à penser qu’ils veulent « conquérir » l’Europe je pense qu’il ne faut pas exagérer non plus…

L’extrême droite se renforce, effectivement. La politique migratoire non contrôlée (toutes les nuits, sur les autoroutes de mon secteur on signale des migrants !!) pose problème et renforce la droite, ici comme ailleurs. Je pense que c’est un problème à régler d’urgence.

« La politique migratoire non contrôlée pose problème et renforce la droite. Je pense que c’est un problème à régler d’urgence »

Certaines initiatives malheureuses ont également été prises par les précédents gouvernements, comme renommer le nom des vacances (vacances de Pâques deviennent vacances de printemps, vacances de Noël deviennent vacances d’hiver) pour éviter de heurter les musulmans…

On autorise les enfants qui font le ramadan à manquer à l’école (alors qu’il y a examen) le jour de la fête de la fin du ramadan, etcétéra. On donne l’impression que c’est nous qui nous adaptons aux autres plutôt que l’inverse. Toutes ces initiatives renforcent la droite.

>> Vous pouvez lire aussi: C’est ainsi que les musulmans d’Europe vivent le Ramadan: beaucoup plus que le jeûne <<<

Lucile García et Patrick Hagelstein. Photo cédée par P. Hagelstein

Qu’est-ce que vous croyez que Lucile dirait sur tout cela si elle était ici?

Si Lucile était toujours là, elle tiendrait le même discours que moi. Nous étions politiquement très proches, elle et moi. Tolérants mais pas naïfs.

Nous sommes une terre d’accueil mais nous avons aussi nos limites… Nous ne pouvons pas prendre toute la misère du monde sur nos épaules. Les immigrés régulièrement en séjour chez nous doivent s’adapter à notre mode de vie et nous, nous devons respecter leur religion pour autant qu’elle ne perturbe pas notre vie.

« Il faut œuvrer pour que les différentes religions puissent cohabiter pacifiquement dans notre pays, comme dans les autres d’ailleurs »

Vous avez parlé de la 3ème et 4ème génération des immigrés. Ne sont-ils pas déjà part de la « terre d’accueil » et « notre mode de vie »? Est-ce qu’il manque -peut-être- trouver des bonnes solutions pour une cohabitation des différentes religions entre les différents européens de manière que personne ne perturbe pas l’autre ?

Pour répondre à votre question, il faut bien constater un regain de repli sur soi de la part d’une partie de la population (belge par la Loi, troisième génération = belge d’office à la naissance) d’origine immigrée.

C’est ainsi qu’ aujourd’hui nous trouvons énormément de jeunes filles musulmanes, parfois très jeunes, qui portent le voile alors qu’il y a 20 ans, jamais une jeune fille n’aurait porté le voile. De même, certains jeunes, issus de l’immigration, ont une attitude hostile envers les belges ou envers les autorités (parfois même les pompiers ou ambulanciers).

Il a aussi été établi que dans beaucoup de mosquées, les discours des imams étaient de nature radicalisante. L’autorité belge s’intéresse d’ailleurs beaucoup plus à ce qui se passe dans les mosquées qu’auparavant.

Il faut, effectivement, œuvrer pour que les différentes religions puissent cohabiter pacifiquement dans notre pays, comme dans les autres d’ailleurs.

** Puisque vous êtes ici … nous voulons vous demander une petite faveur. Partagez le travail de Salam Plan sur vos réseaux sociaux pour que de plus en plus des gens connaissent notre journalisme contre la haine, sans propagande, sans sensationnalisme. Vous pouvez aussi nous suivre sur Twitter ou Facebook. MERCI!