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Fusillade à Liège: ce que l’on sait sans doute

Boulevard d'Avroy aux alentours du Lycée Waha à Liège, ou la fusillade a eu lieu. © Google Maps

L’agresseur, identifié comme Benjamin Herman, a tué deux policières et un civil aux alentours du boulevard Avroy de Liège. Il a pris une otage avant d’être abbattu. L’enquête indique un probable acte terroriste.

Vers 10:30 heures ce matin, un homme belge a attaqué des policiers par arrière avec une arme blanche et il a blessé les agents avec « multiples coups à couteaux », a informé le procureur du roi a la ville belge, Phillipe Dulieu, dans la première conference de presse mardi, le jour de l’attaque.

Benjamin Herman a continué son attaque tirant contre un citoyen de 22 ans qui était dans une voiture. Finalement il est entré dans l’Athénée Waha, où il a pris otage une employée du centre avant d’être abattu.

Quatre agents policiers plus ont été blessés, dont deux avec une balle dans la jambe. Les élèves de l’école ont été évacués à un autre centre éducatif, a expliqué le bourgmestre Willy Demeyer.

Les victimes: Cyrile, Soraya et Lucile

Le jeune assasiné était Cyrile Vangriecken, un élève de Pédagogie à l’Haute École de Liège. Il était allé avec sa mère à l’École pour y remettre son travail de fin d’études, a-t-elle raconté au journal Het Nieuwsblad. Ils ont ressenti une « atmosphère étrange » qui invités « à fuir le plus vite », mais ils ont attendu un feu rouge. Tout à coup, ils ont vu le tireur s’approcher vers eux, en criant. Et il a tiré sur son fils. « Mon enfant a été assassiné sous mes propres yeux et je n’ai rien pu faire pour le protéger », a-t-elle dit.

Des policières assasinées par Benjamin Herman à Liège. © Police de Liège

Les agents de police qui ont perdue sa vie était deux femmes de 45 et 53 ans, a expliqué un chef de police dans une conférence de presse. Il a pas donné ses noms, mais les médias belges ont pu les confirmer. La deuxième d’entre eux, Soraya Belkacemi, était la mère des jumelles de 13 ans qui avaient déjà perdu son père. La première, Lucile Garcia, venait d’épouser un collègue et laisse un fils de 25 ans.

« Nous publions la photo de nos 2 collègues en hommage aux femmes, mères et policières merveilleuses qu’elles étaient », a déclaré la police de Liège sur son compte Facebook.

Les quatre autres agents blessés « sont hors de danger », a déclaré la police mardi soir. Trois d’entre eux sont été opérés et sont restés hospitalisés un jour. Un autre a été suturé et a quitté l’hôpital avant.

Le ministre belge de l’Intérieur et de la Sécurité, Jan Jambon, a rencontré mercredi la femme qui Benjamin Herman avait prise en otage au lycée. « J’ai rencontré la dame de ménage de l’école et j’ai été impressionné par son récit et le courage dont elle a fait preuve face au terroriste », a-t-il déclaré, selon le journaliste Martin Buxant.

Les autorités était l’objectif

Herman était sorti la veille de prison avec un congé pénitentiaire pour deux jours. Il était emprisonné pour des raisons rien à voir avec le terrorisme.

« Il est clair que l’objectif était de s’en prendre à la police (…), son objectif n’étant pas de tuer dans une école mais bien de toucher des policiers, donc l’institution: l’État de la Belgique », a dit Christian Beaupère, chef de Police, ce mardi.

Darifa, la femme de ménage pris en otage a expliqué la situation ce mercredi dans un entretien à RTBF. Elle a raconté que l’agresseur lui a dit: « Moi je suis là pour faire mijoter les gens et me faire montrer par la police ». Il lui a aussi demandé si elle est musulmane et si elle faisait le Ramadan; elle a répondu affirmativement et lui a dit qu’il allait pas lui faire du mal.

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Daesh a revendiqué l’attaque mercredi soir, mais les autorités gardent toujours ouvertes d’autres motivations possibles de cet homme qui était en prison pour des crimes communs. C’est habituel que le groupe terroriste profite des attaques même lorsque les agresseurs n’ont laissé aucun message affirmant leur appartenance à celui-ci. Dans le cas de Benjamin Herman, il était en contact avec des radicaux islamistes en prison. Pourtant, il n’est toujours pas clair si son action est due à elle.

Benjamin Herman avait déjà tué la veille

Bien que les enquêteurs soient principalement sur la piste terroriste, le ministre Jambon avait décrit les événements sur son compte Twitter comme « un acte de violence » mardi. Ce mercredi, il a expliqué dans une interview à la radio sur RTL Bel qu’il y avait « de nombreux signales » qui indiquent qu’il s’agissait d’une act terroriste, mais il y en a d’autres qui indiquent le contraire.

Ainsi, il a confirmé que l’auteur de la fusillade avait tué la nuit précédente à une autre personne, mais il n’a pas décrit les détails. Cela a été révélé par les médias belges mardi, citant des sources proches de l’enquête qui ont confirmé le nom de Benjamin Herman en tant qu’auteur. Le ministre a également indiqué que l’auteur de l’attentat à Liège a montré des signes d’être drogué.

Sur l’information de sa relation avec des personnes radicales en prison, Jambon a voulu préciser que le nom de l’auteur de l’attaque était mentionné dans les rapports de sécurité centrés sur d’autres personnes. « Il y a des signes qui indiquent sa radicalisation en prison, mais cela a-t-il conduit à ses actions? Nous attendrons les résultats de l’enquête », a déclaré le ministre belge de l’Intérieur.

À son tour, dans un autre entretien avec la RTBF, le ministre de la Justice, Koen Geens, a confirmé que les autorités de la prison où Herman était détenu étaient au courant des enquêtes dans lesquelles son nom apparaissait. Malgré cela, ils lui ont donné la permission de partir, parce qu’ils considèraient qu’il ne constituait pas une ménace terroriste. Geens a admis qu’il se sent « responsable » de ce qui s’est passé.

Après, une vidéo amateur est sortie dans laquelle on entend apparémment l’agresseur crier « Allahu akhbar ». Bien que cette expression soit utilisée par les terroristes de Daesh dans leurs attaques, pour l’immense majorité des musulmans la phrase n’a rien à voir avec la violence et cela les offense d’être utilisés par des assasins. Cela signifie « Dieu est grand » et les croyants musulmans le prononcent dans leur vie quotidienne dans différents contextes, religieux et pas.

Herman avait été libéré de prison lundi, avec un congé de deux jours. Il avait 36 ​​ans et était de Rochefort.

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